Un de nos clients nous confie parfois des tâches ponctuelles, comme par exemple analyser des malwares inconnus découverts par leur équipe de sécurité.
Leur RSSI est venu un jour, très sérieusement, nous demander s'il était possible et/ou difficile de décompiler un malware en Javascript.
Non, ce n'est pas un problème de terminologie, son truc n'était même pas obfusqué. Simplement un gros… PEBKAC.
Une amie sous Linux a tenté, fort aventureusement, de migrer le PC portable de sa mère sous un OS libre.
Après quelques semaines d'utilisation, retour de l'intéressée : « Oh, ça n'est pas bien pratique… Il y a tout le temps la météo qui s'affiche sur l'écran par dessus mes documents, et ça me gène ».
Après déplacement et vérification : non, le petit soleil en superposition au milieu de l'écran ce n'est pas la météo, c'est juste la luminosité de l'écran. Non, il ne fait pas beau tout le temps… et oui, si on débloque la touche pour augmenter la luminosité, ça revient à la normale. PEBKAC.
Mon collègue supervise deux étudiants ingénieurs en informatique (niveau Master) pour leur projet : améliorer une application type SETI@home sur Android, dont le backend est hébergé sur mon infrastructure. Ils m'écrivent et demandent un accès physique au backend, parce que « PuTTY c'est trop pénible ».
Comme c'est une machine virtuelle, sans installation de X, je leur explique que ça ne changera rien. Ils insistent pour avoir l'accès physique, pour la raison suivante, je cite leur e-mail:
« Une partie du client est écrite en langage C optimisé pour processeur ARM, et j'ai un PC Windows avec x86, donc je n'ai pas pu la compiler. [Collègue] m'a donné accès à [machine ARM] mais ce n'est pas une machine, juste un processeur, donc je peux seulement utiliser SSH pour me connecter et compiler le code. J'ai besoin d'un PC physique avec un processeur ARM où je puisse installer le SDK et le NDK Android, pour tester ensemble le code C et le code Android. »
Oui oui. PEBKAC.
Vous vous rappellerez peut-être de cet agent d'arrêt d'urgence (#7498) que j'avais installé sur ma machine principale. Ce matin, j'ai été tiré du lit par mon monitoring me signalant que l'arrêt d'urgence avait été enclenché. Calculs interrompus, collègues pas contents, c'est le drame.
En cause ? Une micro-coupure de quelques millisecondes qui n'a perturbé aucune machine ; mais la contrepartie logicielle qui surveillait l'UPS a tout de même décidé d'envoyer le signal d'arrêt. Évidemment, cet agent ne prévoit aucun mécanisme pour annuler ce signal.
Le plus drôle : les autres machines de la salle n'ont pas été affectées, leur administrateur n'avait pas encore installé l'agent, par manque de temps (ou de motivation).
À ceux qui ont codé ou configuré le logiciel pour réagir à une coupure sans même quelques secondes de délai : PEBKAC.
À la demande des responsables de l'infrastructure, j'installe aujourd'hui sur mon cluster un agent qui leur permettra d'arrêter proprement la machine en cas d'urgence (UPS vides, etc.).
Le seul rôle de ce logiciel est donc d'attendre une connexion TCP, et à la réception d'un unique type de message, exécuter un script.
Ce logiciel requiert 100 Mo d'espace disque, inclut un JRE entier (l'environnement d'exécution Java) pour faire fonctionner l'installeur. Mais au moins, c'est sécurisé : il supporte SSL. Il est livré avec une clé privée pré-générée, la même chez tout le monde, et un certificat ayant expiré en 2007.
Pour les développeurs de cette chose inqualifiable : PEBKAC.
Aujourd'hui, nous planifions le déplacement de plusieurs grosses machines dans un nouveau datacenter. Le responsable est intransigeant : tous les équipements dans les nouveaux racks doivent impérativement aspirer l'air frais par l'avant du rack. Or, certains de nos switches Ethernet ont une ventilation transversale. Le responsable exige donc qu'ils soient remplacés.
Pour le remplacement, ils nous proposent, chez leur fournisseur habituel, le seul modèle ayant une sortie d'air du côté des ports. Donc au lieu de switches, des routeurs à plus de 4000 € l'unité. Soit dix fois le coût des anciens équipements.
À moins qu'ils ne touchent une énorme commission sous la table : PEBKAC.
Je suis sollicité par un client très paranoïaque, pour des conseils sur un système hautement confidentiel qu'il est chargé de réaliser.
Pour communiquer, il refuse GnuPG (qu'il suspecte d'être cassable), refuse que j'utilise mon téléphone sous CyanogenMod comme stockage temporaire alors que je n'avais pas de véritable clé USB sous la main (car « Android est plein de trojans »), et il refuse finalement OTR / XMPP, car « les trucs open-source, ce n'est pas secure (sic) ».
Non, pour communiquer, il ne tolère que Skype (que je refuse d'utiliser), ou le bon vieux GSM.
Je prie pour l'avenir de la sécurité de son système. PEBKAC.
Mon oncle, s'étant spontanément institué photographe pour le mariage de mon frère, a généreusement pris l'initiative de partager ses quelques 150 photos avec toute la famille.
Un formidable logiciel lui a permis d'envoyer tout ceci par e-mail. Sans copie cachée, à une vingtaine de personne. Et avec un message séparé pour chaque photo. PEBKAC.
Aujourd'hui, un étudiant a réussi à faire un segfault sur un de mes serveurs Apache, en envoyant un cookie malformé. Le problème vient du module de single sign-on (authentification) développé par le service IT de l'école (faculté d'informatique plutôt réputée regroupant 8000 étudiants).
Je signale le problème à l'équipe de développement, et leur demande comment mitiger le problème. Ils m'ont répondu : "Bah... Il n'y a qu'à pas envoyer de cookies malformés !...".
Merci pour cette réponse très utile. PEBKAC.
Ma mère s'est acheté un MacBook flambant neuf.
- Pourquoi il n'ouvre pas mes documents Word ?
- Word n'était pas inclus dans le prix... Je te mets LibreOffice ?
- Ah non ça marche pas bien. C'est pas compatible Office, et il manque des fonctions. Tu peux me pirater Office ?
- Non.
- Bon, je vais acheter iWork sur l'Apple Store,. Ils disent que c'est compatible.
Après deux heures de négociations, je finis par la convaincre de tester LibreOffice. Elle me lance : "Tu vois, c'est complètement différent, on ne s'y retrouve pas... Regarde les icônes, elles sont différentes : Nouveau, Ouvrir, Enregistrer... c'est pas les mêmes avec Word !...". PEBKAC.