Dans le train, un gus téléphone (haut et fort histoire d'en faite faire profiter toute la voiture) :
« Allô Monique ? Oui, c'est Bernard PEBKAC. Oui, je vais à Paris, là. Oui, pour la réunion au ministère.
Bon, je vous appelle car j'ai oublié mes identifiants à <plateforme Intranet>. Vous pourriez me les donner ?
Alors oui, je note. Oui, l'identifiant je sais que c'est mon nom. J'ai besoin du mot de passe pour travailler dans le train.
Alors, oui, je note : W. Majuscule ? Majuscule. 9. A… »… Et ainsi de suite.
J'ai une intégrité. Je ne vendrai pas d'accès à une plateforme d'un important ministère à une puissance étrangère. Mais je leur vendrai bien des conseils en sécurité informatique. PEBKAC.
Entretiens d'embauche pour le poste de webmaster/intégrateur au boulot. Après avoir élagué les CV, on passe aux entretiens pour séparer les PEBKAC des candidats :
« Sur votre CV vous indiquez travailler en CSS sur des solutions mobiles. Les Media Queries, ça vous dit quelque chose ?
– J'en ai entendu parler… C'est un lecteur de vidéos, c'est ça ?
– … »
Non retenu. PEBKAC.
Une collègue est allée négocier chez X un gros partenariat pour que l'application sur tablette conçue au boulot soit présentée par eux.
Avant cette négociation, nous lui fournissons à l'écrit les points critiques dont elle doit s'assurer que X puisse présenter cette application : une tablette sous iOS ou Android (je vous passe les versions, voir #9622) connectée à Internet. Nous lui expliquons bien qu'une autre solution technique n'est pas possible et doit être refusée, car cela nécessiterait un budget que nous n'avons pas : X doit être équipé, sinon nada.
À son retour, on lui demande des nouvelles :
« Ils sont signé !
– Chouette.
– Et j'ai dit ce que vous m'aviez demandé de dire, j'ai fait très attention à vos spécifications.
– Cool. Et alors ? Pas de questions ?
– Oh non. Il y a juste un truc, oh, sûrement pas trop important, que je n'ai pas très bien compris.
– Gné ?
– Oui, X demande un point-éxzé pour Ouindoz sans connexion, par ce qu'ils n'ont pas autre chose.
– … »
PEBKAC.
En plein recrutement de mon replaçant comme webmaster, nous avons eu droit à une candidature d'une personne (je cite) « experte en accessibilité Web », « technologue du Web » et « au fait, de par [ses] lectures, des dernières évolutions de l'Internet ».
Un petit tour sur son site nous a permis de vérifier cela : site en tableaux codés au pixel près et rempli d'animations Flash, avec du texte en JPEG pour pouvoir mettre la « jolie » typographie voulue. Quant à l'accessibilité, on la cherche encore.
Au final, nous ne l'embaucherons pas. PEBKAC.
Un ami me confiait ses déboires : après demande d'un tableau budgétaire à l'un de ses collègues, il reçut un fichier texte type Word, contenant un tableau avec les valeurs demandées.
Souhaitant sélectionner les valeurs de ce tableau pour les placer dans un tableur (le format attendu), quelle ne fut pas sa surprise : le créateur du fichier avait séparé chaque valeur du tableau par des espaces, puis consciencieusement tracé des lignes pour faire de son texte un tableau avec de belles cellules. Bien entendu, les totaux et autres reports n'étaient pas liés à leurs valeurs d'origine. Cela avait-il été tapé à la main, ou laborieusement copié-collé depuis un quelconque fichier ? Le mystère sur ce point reste entier.
Quoi qu'il en soit, mon ami se pose à présent beaucoup de questions sur ce collègue, et ne manquera pas de partager d'éventuelles trouvailles de ce PEBKAC.
Ma collègue tape une note de service de quelques lignes sur son traitement de texte favori, et en fait une sortie papier (une feuille A4). Elle s'aperçoit alors qu'elle a fait une erreur de typographie, et la corrige discrètement au stylo. Sauf que, zut, elle fait une bavure.
Elle scanne donc le document, ouvre Photoshop sur son poste (ça rame sec) et effectue (mal) quelques longues opérations destinées à minimiser ladite bavure. Enfin, satisfaite, elle fait une sortie de cette note savamment retouchée et la distribue à tous les collègues (qui lui demandent pourquoi il y a une tache sur le papier).
Motif de cette savante démarche ? « Ne pas perdre de temps à réouvrir le fichier texte. »
Quand on connaît les ressources prises par Photoshop, par rapport à un traitement de texte basique, j'appelle cette démarche un… PEBKAC.
Un collègue vient me voir car la clé USB qu'il a pris dans le tiroir de matériel ne fonctionne pas.
Et pour cause : c'est une rallonge USB à enrouleur. PEBKAC.
« Il y a un problème avec l'application ! C'est scandaleux, on t'avait dit de vérifier !
– Un problème ?
– J'ai essayé sur trois tablettes pour comparer, et ça plante à chaque fois, pareil !
– Montre…
– Voilà !
– Effectivement, il y a le même défaut sur les trois tablettes que tu utilises.
– Ah-ah !
– Ce qui est normal, vu que tu utilises trois fois le même modèle de tablette, avec la même version de système d'exploitation, OS pour lequel il n'a pas été prévu de compatibilité. Relis le cahier des charges.
– Mais qui a imposé ça ?
– Toi.
– … »
PEBKAC.
Un collègue vient me voir scandalisé, car l'ordinateur portable que je lui ai fourni pour des essais ne se charge pas, bien que l'appareil ait été branché sur le secteur toute la matinée.
Je suis donc allé dans son bureau pour simplement appuyer sur le bouton de la prise multiple sur lequel l'ordinateur était branché, mais pas alimenté. PEBKAC.
La DSI du bâtiment qui héberge mon boulot a « modernisé » l'ordinateur de la salle de réunion commune. Comme tous les autres locataires du bâtiment (qui l'avaient depuis un moment), nous disposons enfin d'un accès par un identifiant particulier à l'ordinateur qui y était présent (et non plus la session « invité »).
Première réunion ce matin : l'accès ne fonctionne pas. Nous n'aurons jamais la cause de ce dysfonctionnement, mais juste le responsable : nous. En effet, « il était de votre responsabilité de tester l'accès ».
Créer une configuration unique, pour un service unique, et ne pas la tester avant de la fournir au demandeur, pour ma part, j'appelle ça un… PEBKAC.